L'économie mondiale semble en bien meilleure forme qu'il y a un an, toutefois les inégalités entre les différentes régions en termes de rythme de croissance ont produit une économie mondiale "à trois vitesses", a déclaré mercredi le Fonds monétaire international (FMI).
"Après une période particulièrement volatile, la situation financière montre des signes d'amélioration. Grace à l'action des décideurs politiques, la sphère économique ne semble plus aussi dangereuse qu'il y a six mois", a déclaré Christine Lagarde, directrice générale du FMI, dans un discours devant le Club économique de New York.
"Pourtant, nous ne prévoyons pas pour cette année une croissance mondiale beaucoup plus élevée que l'année précédente. Nous constatons également des risques nouveaux en plus des anciens ", a-t-elle commenté. Dans de trop nombreux pays, les progrès sur les marchés financiers ne se sont pas traduits par des progrès dans l'économie réelle, ou dans la vie des gens".
Dans ce discours préfigurant la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui approche, Mme Lagarde a mis en lumière l'apparition d'une économie mondiale "à trois vitesses". Certains pays prospèrent, d'autres se rétablissent peu à peu, et d'autres encore ont beaucoup de chemin à parcourir.
La "première vitesse" comprend les économies émergentes, qui ont rebondi après un léger ralentissement l'an dernier, et dont la croissance pourrait être consolidée en reconstituant leurs réserves budgétaires et en adoptant des politiques prudentielles appropriées au niveau macroéconomique, a estimé Mme Lagarde.
La directrice générale a conseillé aux décideurs politiques de rester vigilants face à certains signes indicateurs de danger. Les entreprises des marchés émergents s'exposent davantage à l' endettement et aux taux de change. Au cours des cinq dernières années, les emprunts en devise étrangères de compagnies des marchés émergents ont progressé d'environ 50 %. L'année dernière, les crédits bancaires ont progressé de +13 % en Amérique Latine et de +11 % en Asie.
La "deuxième vitesse" comprend les états-Unis, qui ont réalisé des progrès rapides et substantiels pour réparer leur système financier, et résorber l'endettement des ménages, selon Mme Lagarde.
Toutefois, "un problème qui subsiste est que les finances publiques semblent déséquilibrées", a-t-elle mis en garde. "Les ajustements sont trop impétueux sur le court terme, et trop timide sur le moyen terme. Cela génère une incertitude supplémentaire et fait planer une menace sur la reprise".
Elle a suggéré d'adopter une feuille de route crédible à moyen terme combinant des réductions de dépenses et des recettes supplémentaires pour réduire la dette publique.
Les pays qui ont encore des obstacles à surmonter comprennent la zone euro et le Japon, a déclaré Mme Lagarde. Dans la zone euro, la priorité est d'assainir le système bancaire en difficulté. Au Japon, le principal défi est "d'échapper au piège de la déflation pour restaurer la vitalité de l'économie". Fi