Au lendemain de la défaite de son candidat Fran?ois Fillon, le bureau politique du parti Les Républicains (LR), a appelé lundi soir, à l'issue d'une longue journée de discussions, à voter "pour faire battre Marine Le Pen" lors du second tour de l'élection présidentielle qui opposera la présidente du Front national à Emmanuel Macron, le 7 mai.

Dès l'annonce des premiers résultats, dimanche soir, les réactions dans le camp de la droite, éliminée pour la première fois de la course à l'Elysée dès le premier tour, ont fusé. C'est heure des règlements de compte chez Les Républicains après la cinglante défaite de Fran?ois Fillon, relégué à la troisième avec 20,01% des voix, dans ce scrutin qui semblait acquis à la droite avant que n'éclate le scandale des emplois fictifs présumés de sa femme Penelope.

"Je vais redevenir un militant de coeur parmi les autres. Je vais devoir penser ma vie autrement, panser aussi les plaies de ma famille", a déclaré Fran?ois Fillon, devant le comité politique du parti réuni lundi. "J'ai la certitude que les Républicains peuvent obtenir un score favorable qui sera utile à la France. Pour cela, je vous invite à rester unis et à ne pas vous disperser dans des combinaisons préélectorales", a-t-il ajouté avant de quitter le siège du parti.

Alors que Fran?ois Fillon s'était clairement prononcé, dès dimanche soir, en faveur d'Emmanuel Macron, les cadres du parti ont adopté lundi un texte n'appelant pas explicitement à voter pour le fondateur d'En Marche!.

"Face au FN, l'abstention n'est pas un choix. Nous appelons à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l'élection présidentielle et nous engagerons demain la campagne de législatives avec notre projet d'alternance, le seul capable de redresser la situation de la France", déclare le texte.

"Il y a eu un très large débat", a commenté, lors d'un point presse, le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer. "C'est un texte d'équilibre et qui sera accompagné en conscience par les expressions des uns et des autres", a-t-il déclaré.

Le texte, qui n'a pas été soumis au vote, ne fait pas pour autant l'unanimité dans les rangs d'une droite divisée sur la stratégie à adopter en vue des législatives.