Les 29 militants de l'organisation écologique internationale Greenpeace, ayant pénétré lundi dans la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Dr?me (sud-est), sont toujours en garde à vue mardi matin.
Les ministres fran?ais de l'Intérieur et de l'Ecologie, Manuel Valls et Philippe Martin, ont émis lundi soir un communiqué conjoint appelant à adapter le cadre juridique actuel aux nouvelles exigences de sécurité, notamment face aux intrusions pacifiques à objectif médiatique.
Ils ont indiqué que "des sanctions pénales plus lourdes" étaient envisagées, estimant que la qualification habituelle de ces coups d'éclat menés par Greenpeace comme étant une "violation de propriété privée" était manifestement inadaptée.
Selon le site internet de l'hebdomadaire fran?ais L'Express, ces militants ont aper?u sur leur procès-verbal les chefs d'inculpation de "dégradations, association de malfaiteurs et offense au chef de l'Etat", soit des charges graves.
Les activistes ont mené leur opération lundi à l'aube, déployant des banderoles anti-nucléaires et projetant un message désignant Fran?ois Hollande comme "le président de la catastrophe".
Sur son site, Greenpeace a indiqué que cette action avait pour objectif de demander à M. Hollande "la fermeture de la centrale du Tricastin, parmi les cinq plus dangereuses de France".
Les députés écologistes fran?ais, qui font partie de la majorité présidentielle aux c?tés du Parti socialiste (PS), ont fait part de leur soutien aux militants de Greenpeace arrêtés.
La co-présidente du groupe des EELV (Europe Ecologie Les Verts) à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili a salué mardi matin sur la radio fran?aise RTL "une action citoyenne" dans l'intrusion de la centrale de Tricastin. "Je pense qu'on devrait les remercier plut?t que de les condamner comme cela a été fait", a déclaré l'élue fran?aise au sujet des participants à cette action.
Le porte-parole du ministère fran?ais de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a, quant à lui, minimisé la portée de cette "action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations".
Le président Fran?ois Hollande a exprimé lundi, après l'incident, sa confiance en l'efficacité du dispositif de protection et de surveillance des sites nucléaires de l'Hexagone. "La France est très attachée à la sécurité nucléaire et l'Autorité de s?reté nucléaire y veille, c'est sa mission", a-t-il affirmé.